Craig Stapleton, qui fut ambassadeur des États-Unis à Paris pendant trois ans, laisse en France beaucoup d'amis. Sillonnant le territoire, allant à la rencontre des gens chaque fois qu'il en avait l'occasion, il avait la passion de la gastronomie et du vin. Notre ancien président Valéry Giscard d'Estaing, au lendemain de la publication de son dernier roman, lui a remis il y a quelques jours la croix de commandeur de la Légion d'Honneur, en présence du nouvel ambassadeur, Charles Riskin et de nombreux représentants de la France officielle. Ce fut pour notre Giscard national l’occasion de mettre son époustouflant talent oratoire et pédagogique au service d’une brillantissime fresque des relations franco-américaines. Nombreux étaient dans l'assistance ceux que Craig aima fréquenter pendant ces trois années : les vignerons et les viticulteurs de France. De Bordeaux étaient venus Thierry Manoncourt, fringant nonagénaire, accompagné de Marie-France, Corinne Mentzelopoulos, le jeune Philippe de Rothschild... Du Rhône Marcel Guigal, le jeune Jean-Louis Chave et la charmante Laurence Féraud du domaine de Pegau. Et d'autres, j’en oublie sûrement.
L’an dernier, le "Harry S. Truman", plus grand porte-avions au monde, croisait en Méditerranée. Craig Stapleton m’invita à partager une journée de ses 5700 marins : appontage le matin, catapultage le soir... Je lui dois une des expériences marquantes de ma vie... et quelques fortes sensations !
Il fut à Paris et dans les provinces françaises, pendant une période de relations délicates entre la France et les Etats-Unis, un ambassadeur efficace et très apprécié. Il savait briser les barrières et devint un ami. Ayant regagné son pays, je ne doute pas qu’il sera, au moment où notre marché américain est difficile et vacille un peu, l’ambassadeur convaincu et l'ami lointain de tous les vins de France.